Un week-end à l’AMV Green Rallye (2025) - partie 1

Chance [ʃɑ̃s] : nom féminin. Hasard favorable intervenant dans un tirage au sort ou un événement ; possibilité qu’un résultat avantageux se produise.

Exemple : Il a eu la chance d’être tiré au sort parmi des milliers de participants.

Le tirage au sort qui change le programme

Il est 18h lorsque l’on reçoit la notification Instagram de AMV Assurances : on a été tiré au sort pour gagner un engagement sur le AMV Green Rallye et, en prime, un roulage avec Stéphane Peterhansel et les gars de MX Test.
Petit détail : le rallye a lieu dans moins de dix jours, à l’autre bout du pays. Les motos n’ont pas tourné depuis plusieurs semaines, et côté équipement, on est plus proches du pique-nique du dimanche que d’un événement off-road.

Après plusieurs appels, Robin se rend à l’évidence : il ne pourra pas participer au rallye, car il doit convoyer une voiture du sud de l’Espagne à Barcelone.

De mon côté, c’est la mobilisation générale. J’appelle la moitié de mon répertoire pour trouver une remorque, et je contacte Grégoire qui, dans sa grande bonté, accepte de me prêter un peu de matos — histoire d’éviter de me péter une clavicule dès la première piste...
J-7, je confirme enfin à Johanna ma venue. On ne roule pas tous les jours avec Monsieur Peterhansel, et rater une occasion pareille ferait partie de ces regrets qu’on traîne longtemps.

Rappel : Le AMV Green Rallye, c’est un peu le Dakar à taille humaine. Trois jours d’aventure dans les pistes du Château de Lastours, ancien terrain d’essai des légendes du rallye-raid. Ici, pas de chrono, juste des traces, de la poussière et le plaisir de rouler. Les pilotes alternent routes sinueuses et chemins caillouteux au guidon de leurs trails, dans une ambiance où la convivialité l’emporte sur la compétition. AMV a voulu rassembler ceux qui aiment autant bricoler leur moto que la faire vivre sur les pistes, ceux qui roulent pour le plaisir, l’entraide et un peu d’adrénaline. Un bivouac, des sourires, et cette impression d’avoir touché un morceau de Dakar sans quitter la France).

Du bureau au bivouac

Après une semaine de sommeil agité et d’organisation, il est l’heure.
Il est 18h quand je quitte le bureau et prends enfin la route vers le Château Lastours. Dans le rétroviseur, je vois le bureau qui s’éloigne, mais surtout la plaque phare du XR 600 qui me rappelle qu’un week-end de folie nous attend. Après une pause sandwich triangle sur une aire d’autoroute, j’abats les 550 km qui me séparent de Marmande pour y dormir dans un luxueux Ibis Budget. Robin, de son côté, a sorti l’Africa Twin pour rallier le Château Lastours depuis Barcelone.

Après une nuit en tente dans le froid pour l’un, et une nuit dans une chambre digne d’une cellule à l’isolement pour l’autre, on se retrouve enfin le vendredi matin pour décharger la moto et l’emmener au contrôle technique. Sans oublier les 15 minutes à se relayer pour kicker cette foutue bécane et enfin la démarrer.

Pour le contrôle technique, il faut avouer qu’on n’avait pas beaucoup d’infos, et que ça nous stressait un peu. Faire 9 heures de route pour se faire recaler au sonomètre serait un bel échec. En vérité, la moto a deux roues équipées de crampons, zou, c’est validé ! Une prise de tête en moins.

Il est 11h, la moto est enfin prête. Autour de nous, les moteurs grondent, les pilotes s’équipent, et l’excitation monte en flèche. Impossible d’attendre. Les pistes n’ouvrent qu’à 14h et Robin n’a pas d’engagement pour le rallye ; alors on file faire le plein en ville, guettant chaque sentier qui s’échappe au détour d’une route, juste pour le plaisir d’aller voir où il mène. On tombe vite sur un premier chemin… et tout aussi vite sur les limites de Robin et de son Africa Twin. Pas simple de tirer la grosse mémère dans des singles qui grimpent sec, surtout avec des pneus mixtes.

Le soleil tape fort, la poussière colle, et la chaleur finit de nous convaincre : avant de casser quelque chose, ou quelqu’un, on fait demi-tour. Direction le bivouac, pour une bière bien méritée.

3, 2, 1,TOP DÉPART !

Il est 14h quand le domaine ouvre enfin ses pistes aux 250 pilotes qui piaffent d’impatience. Au AMV Green Rallye, pas de chrono : ici, on roule pour le plaisir. Cinq traces sont proposées, classées par niveau comme au ski : de la “Easy” à la “X-Hard”. Pour décrocher le titre de finisher, il faut toutes les boucler avant la fin du week-end.

Chez Mono, on n’a pas cette prétention. Pour une première participation, l’idée, c’est surtout de progresser sans se mettre au tas. Je choisis donc la “Medium” pour me chauffer. Dès les premiers kilomètres, les sensations sont bonnes : la moto répond bien, le terrain est joueur et le décor est à la hauteur de la légende du domaine. Très vite, on prend de l’altitude et la Méditerranée se dévoile à l’horizon ; une vue à couper le souffle, aussitôt avalée par les nuages de poussière laissés par les plus pressés.

Sur la piste, c’est un vrai défilé : des GS 1300 rutilantes aux vieilles 125 DTMX, chacun trace à son rythme. (La petite DTMX, d’ailleurs, finira la boucle sans silencieux, mais avec les honneurs.) La fin du parcours se corse : sol sec, pierrier instable, freinages en glissade et accélérations qui font chasser la roue avant. Loin, très loin, de nos forêts bretonnes et de leur terre grasse.

Pendant ce temps-là, Robin joue les reporters photo sur les pistes. Je le retrouve en fin de boucle pour le débrief, encore secoué par cette “Medium” qui, pour mon niveau, ressemblait franchement à une “Hard”.
J’en profite pour lui tendre mes bottes encore fumantes, histoire qu’il aille tester la nouvelle DR-Z400 sur le stand Suzuki. On en avait beaucoup entendu parler, et d’après les premiers retours, elle tiendrait toutes ses promesses. J’espère qu’il vous en dira plus dans un prochain article.

Après un passage devant le Climb Duel, où les vrais pilotes s’arrachent pour grimper une montée infernale, Robin reprend la route vers Barcelone. Je reste sur place, seul… ou presque. Parce que s’il y a bien une chose à retenir de ce week-end, c’est la facilité avec laquelle on peut échanger avec les autres participants. Que ce soit pour demander un conseil, un coup de main ou simplement partager une bière, tout le monde est réuni autour de la même passion. Engager la conversation n’a jamais semblé aussi simple.

Après un dîner avalé avec des copains d’un soir, je m’écroule dans ma tente à 20h30, lessivé mais heureux, en pensant à une seule chose : le roulage du lendemain avec Stéphane Peterhansel et l’équipe de MX Test.

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