Un week-end à l’AMV Green Rallye (2025) - partie 2

Protection [pʁɔ.tɛk.sjɔ̃] : nom féminin. Objet qui évite à un humain trop confiant en offroad de finir en puzzle après avoir cru qu’il savait piloter.

Médium large et café du matin

Dans la première partie, on vous racontait les coulisses de notre participation à l’AMV Green Rallye : le tirage au sort improbable, la logistique de dernière minute et la route jusqu’à Lastours. Pour cette seconde partie, nous sommes toujours au domaine de Lastours, et il fait toujours beau. Il est 7 h 30, le soleil tape déjà sur les tentes, et après une nuit un peu compliquée,matelas capricieux, bruit de moteurs et rosée du matin, il est temps de se lever pour attaquer cette deuxième journée de roulage.

La veille, autour d’un repas bien mérité, j’ai rencontré un autre Breton aussi motivé que moi. Au petit matin, j’aperçois sa Husqvarna 701 alignée près du départ. On échange un signe de tête : pas besoin de mots, on a compris. Quelques instants plus tard, on s’élance sur la Médium large, 55 kilomètres à travers la pampa. Les chemins sont roulants, mais pas question de se croire sur de l’asphalte : ça secoue, ça glisse, ça gratte… et c’est exactement pour ça qu’on est là. On y va tranquille pour garder des forces pour l’après-midi, mais il faut quand même deux heures pour avaler les 45 premiers kilomètres, coupés par quelques chasses en cours. Pas grave, le timing est parfait : midi sonne et nos estomacs crient famine.

Le déjeuner est le moment parfait pour débriefer cette trace incroyable du matin. Entre panoramas à couper le souffle et changements de paysages à chaque virage, on a presque l’impression d’avoir traversé cinq pays en une seule matinée.

Après une sieste express et l’achat de bouteilles du domaine pour remercier Franck (pour la remorque) et Grégoire (pour l’équipement), il est temps de remettre ses bottes et son plastron pour rejoindre trois piliers de la moto en France et dans le monde. J’ai nommé Stéphane Peterhansel, ainsi que les deux compères de MX Test, Raphaël et Pierrick. Le cœur commence à battre un peu plus vite, et mon pouls s’emballe quand je vois Johanna me faire signe de la rejoindre pendant qu’elle discute avec Pierrick. Pour rappel, lors du tirage au sort, nous avions gagné non seulement un engagement pour le rallye, mais aussi la chance unique de rouler avec ces trois pilotes.

credits monocylindre XR600R AMV GREEN RALLYE MX TEST Stephane Peterhansel

Pression sur les épaules et dans les pneus

Au moment de prendre le départ, Monsieur Dakar m’explique que je vais ouvrir la route et qu’il m’arrêtera régulièrement pour me donner quelques conseils. Pas de pression, juste Peterhansel dans ma roue. Histoire de bien marquer les esprits, je décide d’envoyer un message fort dès le premier virage : ma roue avant sort de la piste, et je leur montre que je maîtrise aussi l’art de la chute. Plus de peur que de mal, pas de casse, pas de bobo, deux ou trois coups de kick et c’est reparti.

Pendant l’heure et demi de roulage sur la trace Medium, Stéphane me glisse de précieux conseils, notamment sur le positionnement. Le problème, c’est que ma roue avant rebondit sur les pierres et me fait parfois perdre le contrôle de mon XR. Pour mon nouveau prof, le diagnostic est immédiat : j’ai beaucoup trop de pression dans les pneus. On s’arrête, on dégonfle un peu l’avant et l’arrière, et là… révélation. La moto colle au sol, le grip change tout, c’est le jour et la nuit.

Je termine la boucle en ayant laissé deux ou trois litres de sueur sur la piste (photo à l’appui) et Johanna nous offre un verre bien mérité. Je ne réalise pas vraiment que mon premier cours de pilotage m’a été donné par le recordman absolu du Dakar. Mais, étonnamment, je me suis senti à ma place. Même avec mon niveau franchement discutable.

J’assiste ensuite aux finales du Climb Duel, avec un Pol Tarrés en grande forme qui survole littéralement la compétition. Une douleur à la hanche vient me rappeler ma petite cascade de l’après midi, et je finis par rejoindre ma tente en boitant. Lessivé et conscient que je ne pourrai pas rouler le dimanche, je décide de plier bagage dès le soir et de reprendre la route vers la Bretagne, la tête pleine d’images et la poussière encore collée au visage.

Difficile de résumer un week-end aussi intense. Entre la surprise du tirage au sort, la course contre la montre pour tout préparer, les pistes de Lastours et les rencontres inoubliables, l’AMV Green Rallye restera gravé comme une parenthèse hors du temps. Trois jours de moto, de poussière, de galères et de passion, bref, tout ce qu’on aime.

Un immense merci à AMV Assurances pour cette opportunité incroyable et pour l’organisation sans faille de l’événement. Et surtout, merci à Johanna pour sa bienveillance et son énergie tout au long du week-end.

La route du retour vers la Bretagne s’est faite le sourire aux lèvres, avec une seule idée en tête : revenir l’année prochaine, un peu plus prêt… mais toujours avec le même esprit.

Précédent
Précédent

Off-road dans les Pyrénées Catalanes

Suivant
Suivant

Un week-end à l’AMV Green Rallye (2025) - partie 1