J’ai un plan - XR600 - Partie 2/2

Un peu de contexte :

Pour commencer, on vous conseille de lire la Partie 1 sur le XT250. Pour ceux qui ont la flemme :
Suite au déménagement d’une connaissance, on a fait l’acquisition d’un XR600 (1989) et d’un XT250 (1980). Les deux étaient stockés et n’avaient pas tourné depuis de nombreuses années. Aujourd’hui, on va vous raconter le redémarrage du XR, et surtout pourquoi il a failli ne jamais redémarrer.

Il faut savoir que le XR, peu importe son année, était une moto qui nous faisait rêver, Rob et moi, depuis longtemps. Mais le cours du XR600 est digne des plus grandes crypto-monnaies, et nos portefeuilles d’étudiants ne nous ont jamais permis de nous en approcher. Donc quand une occasion s’est présentée aux alentours de 2000 €, on n’a pas hésité bien longtemps avant d’atteler la remorque pour aller la récupérer dans le Nord.

Lorsqu’on la récupère, l’état global est bon : l’échappement est légèrement piqué, tout comme les collecteurs, mais elle est complète, et les plastiques ainsi que la selle sont dans un état remarquable pour une moto des années 80 ayant servi uniquement à faire du tout-terrain. Après une bonne vidange, on remplace le filtre à air, le filtre à huile, puis on démonte le carbu, puisque le boisseau est grippé et ne revient pas. On remarque à ce moment-là que la pipe d’admission est complètement déchirée. Mais malgré ça, après plusieurs minutes de kick intensif, la moto finit par démarrer. On a remporté notre première victoire, mais on est encore loin d’avoir gagné la guerre.

Oups…

En effet, la moto n’arrête pas de caler, le mélange n’est pas bien réglé, et au bout de 3 ou 4 démarrages, la bougie claque. Sauf que cette bougie, elle est vissée depuis plusieurs années et ne voit pas d’un bon œil qu’on veuille la déloger. En forçant un peu (vraiment pas beaucoup, j’te jure Robin), la bougie vient, mais le filetage, lui, reste dans le puits de bougie. En l’espace de 5 minutes, on est donc passés d’une moto qui démarre à un moteur inutilisable avec culasse à démonter. Et c’est là que tout se complique : il n’y a pas que la bougie qui a fusionné avec la culasse… Après avoir pété 3 goujons d’échappement et 1 vis du couvre-culasse, on finit enfin par sortir cette maudite culasse.

Pas le temps de s’apitoyer sur notre sort, il faut trouver une solution rapidement si on veut pouvoir rouler cet été. Après l’avoir confiée quelque temps à notre père spirituel, aka Ludo (qui a réussi à extraire un goujon après plusieurs heures à multiplier les tentatives et techniques en tout genre), on l’apporte à Hervé de chez Nuts & Bolts, qui n’est pas plus rassurant en nous conseillant d’acheter celle qu’on vient de voir passer sur Leboncoin à 70 €. Mais en quittant son atelier, la culasse est déjà vendue, et nous devons nous rendre à l’évidence : seul Techni Moteur pourra nous sortir de cette impasse…

Moment de vérité

Deux semaines plus tard, on récupère notre culasse. Les gars ont posé un filetage rapporté dans le puits de bougie et ont réussi à extraire et re-tarauder les goujons d’échappement sans souci. Elle est comme neuve.
Entre-temps, le carbu est passé aux ultrasons, et on a reçu une pipe d’admission neuve. Il ne reste plus qu’à tout remonter et partir à l’assaut des chemins bretons. Sauf qu’avant de labourer notre belle région, il faut d’abord caler la distribution… La vis du carter d’allumage étant foirée, on est obligés de chercher le PMH parfait avec le kick. Autant vous dire que c’est quasi mission impossible, surtout quand la chaîne de distribution est mal montée sur le pignon de vilebrequin.
Bref, on vous passe les détails, mais après avoir monté/démonté l’arbre à cames 6 fois, on finit par comprendre nos erreurs et les corriger. Après un petit jeu aux soupapes, on ressent enfin la compression du 600 cc, et après une bonne séance de cardio, la Honda démarre enfin ! Il aura fallu régler la richesse et le ralenti au millimètre pour que le miracle se produise, mais c’est bon : la moto tourne. Et après plusieurs démarrages, on comprend aussi comment fonctionne le starter (merci Ludo…).

Une victoire de plus, mais toujours pas d’armistice. On part tester la moto, mais bien que le moteur monte dans les tours, on sent que la puissance n’est pas pleinement transmise, et la moto peine à accélérer franchement. De plus, sur la route, les pneus d’enduro montés avec bib mousse rendent la direction affreuse et dangereuse.
On décide donc d’acheter une nouvelle paire de pneus à monter avec chambre à air, ce qui nous permettra aussi de passer le contrôle technique. Après avoir versé quelques gouttes de sueur et tordu un démonte-pneu, on monte enfin les nouveaux pneus sur le XR.

On retourne tester la moto, et dès les premiers mètres, Robin voit à mon sourire qu’un miracle s’est produit : le XR roule parfaitement. Plus de problèmes de direction, et surtout, la puissance du moteur est bien transmise à la roue arrière.
On comprend alors que les bib mousses avaient été montés par l’ancien propriétaire sans gripster. À chaque accélération, le pneu glissait sur la jante, et la moto ne bondissait pas en avant.

Un mois après notre achat, on repose donc les armes. La moto tourne parfaitement. On peut enfin se satelliser dans la campagne bretonne.
Il nous reste quelques points à régler pour passer le contrôle technique (rétroviseurs, échappement légèrement percé), mais on verra plus tard. Pour le moment, on savoure la fin de cette folle épopée mécanique.

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#3 Retour de Kick - Paul-Alexis Leveugle x Mimosa