#2 Retour de Kick - Grégoire Amalric

Pour ce second portrait, l’équipe Mono opère un retour aux sources. Après un premier épisode de Retour de Kick sous les tropiques de Lanzarote (à lire si vous ne l’avez pas encore lu), on vous emmène sur notre terre natale, en pays Bigouden. De son premier coup de kick à sa dernière rénovation, en passant par ses expériences de raids et rallyes, on vous dresse le portrait de Grégoire Amalric.

On est allés à la rencontre de Grégoire Amalric, ingénieur de formation, touche-à-tout et pilote à ses heures perdues. On le retrouve dans le petit village balnéaire de Carnac, dans le Morbihan. Une belle soirée de début d’été sous 25 °C (oui, c’est courant ici), il nous donne d’abord rendez-vous dans un premier lieu pour récupérer les motos.

Dès l’arrivée, on sait où l’on met les pieds : trois bécanes nous attendent devant le garage, une KTM 950 (2005), une XR650R (2001) et une XLM600 (1985).

Les présentations sont faites, on charge les bières et nous voilà partis à trois : Grégoire, Tristan (mon binôme de Mono) et moi-même. Grégoire nous emmène devant la maison de ses parents, dans un spot de rêve, au bord de la mer, entre deux chantiers ostréicoles.

On installe une table et trois chaises. En allant chercher la table dans le garage de ses parents, on y aperçoit un XT500, bien caché sous quelques caisses, et des petits Honda (Dax, CY) derrière les vélos. On commence à deviner d’où vient la passion.

On décapsule trois bières et Grégoire commence à nous raconter ses débuts.

Premier coup de kick

Pour Grégoire, ça commence assez tôt, dans l’adolescence, avec la remise en marche d’un Honda CY 80 (1981) avec son père, une petite moto bien sympa (que personnellement je ne connaissais pas) pour se balader. Puis, à 20 ans, pour éviter de prendre le RER parisien pour se rendre à la fac, Grégoire passe son permis et s’offre, avec son budget étudiant, une XLR600 (1986). C’est parti pour le périph parisien.

C’est lors de ses études d’ingé qu’il commence à se créer un groupe de potes qui roulent tous en vieux monos. Ils vont à la fac avec leurs brêles et bricolent ensemble dans les ateliers de l’école pendant des heures (en oubliant presque d’aller en amphi…).
Lorsqu’ils le peuvent, ils organisent des sorties off-road dans la vallée de Chevreuse, la forêt de Rambouillet, et des week-ends dans le Morvan, pour pouvoir rouler en tout terrain et bivouaquer tranquillement.

Puis un jour, dans le garage de ses parents, il découvre un carton avec marqué “pièces rallye”. Il se souvenait que son père en avait fait dans le passé, mais il n’avait jamais été confronté à cet univers. Il découvre un dérouleur de roadbook avec un vieux roadbook à l’intérieur. Curieux, il l’emmène à la fac et commence à déchiffrer le roadbook avec ses potes. À partir de cette découverte, la graine est semée…

Raids & Rallye

Avec son pote Gabriel, la volonté de faire un rallye-raid grandit. Ils se décident à monter un projet : Human Raid Maroc. Budget étudiant oblige, la philosophie du projet sera “être le plus économique possible”. Ils choisissent le Raid de l’Amitié au Maroc, un raid auquel son père avait déjà participé à l’époque (de 1989 à 1993), départ prévu en 2021.

Malgré le manque de moyens, ils souhaitent avoir des motos performantes. Leur choix se porte sur des WRF450. Ils en achètent chacun une pour pouvoir mutualiser les pièces. Les motos sont préparées : gros sabots, réservoir grande capacité, instruments de navigation. Et ils partent s'entraîner en Ardèche. Malheureusement, en 2021, le Covid-19 retarde le départ. Le Maroc tarde à rouvrir ses frontières et le grand départ est annulé.

Les deux compères bouillonnent. Ça fait plus de deux ans qu’ils y pensent, tout est prêt : les motos, les pilotes. Un an de plus pour se préparer, ou patienter, ça dépend comment on voit le verre.
Entre-temps, une notification Leboncoin : une XR650R à 20 km de chez lui, très propre, prix honnête. Il craque. Il vend sa XLR600 et la WRF450, rajoute au bout et s’offre une bête de course. Il s’éloigne de la philosophie de départ de faire un projet peu onéreux, mais tant pis, le plaisir est là. Son pote Gabriel, lui, est passé sur un XR600R suite au vol de sa WRF450.

La prépa des nouvelles motos s’achève, et en avril 2022, le duo Human Raid Maroc prend enfin le départ du Raid de l’Amitié. Une première expérience : dix jours de raid, pas de chrono mais des étapes longues et éreintantes physiquement. Le cap du premier est Raid est passé.

Suite à ça, les deux compères s’engagent en 2023 sur le Hellas Rally en Grèce. Une philosophie différente, un format plus court mais plus intense, plus technique, et cette fois-ci avec un classement et des spéciales chronométrées. Le duo repart avec les mêmes motos, XR650R et XR600R. Malgré une erreur de navigation sur le prologue, Grégoire termine la semaine en milieu de tableau, satisfait du résultat.

L’idée désormais, dans la mesure du possible, est de participer une fois par an à un rallye-raid.

En 2024, Grégoire repart, sans Gabriel, cette fois-ci sur le Raid de l’Amitié au Maroc. Il retrouve des visages croisés lors de la première édition et s’éclate de nouveau dans les dunes.
Pour 2025, il y a un projet dans les cartons : Sandraiders en Tunisie avec son père, qui s’est racheté un XR400. Pour le moment, il n’y a aucun engagement, mais c’est une idée qui semble bien plaire à Grégoire, et l’occasion de construire de beaux souvenirs en famille.

La mécanique

En qualité d’ingénieur, le design de pièces, la préparation et la rénovation des motos font aussi partie de son univers. Grégoire a travaillé pour la société MotoTherapy sur la conception d’un retrofit BMW électrique. Après ses heures de bureau, il profitait du garage pour bosser en perso sur la restauration d’un XLM600 de 1985. Trois mois de boulot, et au bout, une belle restauration. Une moto juste pour le kiff, même si évidemment il peut l’emmener en off-road. Elle fait désormais office de daily, la KTM 950 étant un peu trop gourmande en carburant.
Sur la XR650R, il a conçu une tour de navigation en alu pour installer le road book et le tripmaster, elle n’était pas installé ce jour-là, il la monte uniquement pour les rallyes.

En fin de soirée, le soleil a baissé, nous offrant une magnifique lumière, difficile de résisté à faire quelques traces avec le XR650R dans le sable de la plage en contrebas. Grégoire nous a fait quelques passages en nous dévoilant son expérience dans le sable, puis il nous a royalement proposé de tester le monstre. Quelques lignes dans le sables, un sourire jusqu'aux oreilles et l’envie de mettre une notification sur Leboncoin, le pied !